
Revivez la victoire des Experts face à la Suède (33-30)
Menés d'un but à la mi-temps, les Experts ont rectifié le tir en deuxième période pour finalement s'imposer (33-30) face à la Suède. L'équipe de France file en demi-finale de son Mondial.
via : www.ledauphine.com
pattyvend, Posté le dimanche 29 janvier 2017 12:04
LE BENGALI
Il était né dans la rizière
Qui borde l’étang de Saint-Paul.
Heureux, il vivait de lumière,
De chant libre et de libre vol.
Poète ailé de la savane,
Du jour épiant les lueurs,
Il disait l’aube diaphane,
Bercé sur la fataque en fleurs.
Il hantait les gérofleries
Aux belles grappes de corail
Et, parmi les touffes fleuries,
Lustrait au soleil son poitrail.
Il allait plongeant son bec rose,
Au gré de son caprice errant,
Dans le fruit blond de la jam-rose,
Dans l’onde fraîche du torrent.
A midi, sous l’asile agreste
Du ravin au vent tiède et doux,
Ivre d’aise, il faisait la sieste
Au bruit de l’eau sous les bambous.
Puis dans quelque source discrète,
Bleu bassin sous l’ombrage épars,
Baignant sa gorge violette,
Il courait sur les nénuphars.
Quand l’astre au bord de mers s’incline,
Empourprant l’horizon vermeil,
Il descendait de la colline
Pour voir se coucher le soleil ;
Et sur le palmier de la grève,
Et devant l’orbe radieux,
Au vent du large qui se lève,
Du jour il chantait les adieux ;
Et la nuit magnifique et douce
D’étoiles remplissant l’éther,
Il regagnait son lit de mousse
Sous les touffes du vétiver.
C’est là que l’oiseleur cupide,
Le guettant dans l’obscurité,
Ferma sur lui sa main rapide
Et lui ravit la liberté.
Dès lors il subit l’esclavage.
Un marin, chez nous étranger,
L’emmena de son doux rivage
Sur mer avec lui voyager.
C’est ainsi qu’il connut la France.
Quand il y vint, le jeune Été,
Vêtu d’azur et d’espérance,
Resplendissait dans sa beauté.
Partout, sur les monts, dans la plaine,
Brillait un ciel oriental :
L’exilé de l’île africaine
Se crut sous un climat natal.
Mais vint l’automne aux froides brumes,
La neige au loin blanchissant l’air ;
Il sentit courir sous ses plumes
Les âpres frissons de l’hiver.
Rêvant à l’île maternelle
Aux nuits tièdes comme les jours,
Il mit sa tête sous son aile,
Et s’endormit, et pour toujours !
C’était un enfant des rizières,
Des champs de canne et de maïs :
En proie aux bises meurtrières,
Il mourut plein de son pays.